L'accouchement

9 juin 2008

Pour l'arrivée d'Antoine, nous avions prévu de multiples scénarios pour faire garder Mathieu pendant ce temps, le seul problème était la nuit... Et quand croyez-vous qu'Antoine a décidé d'arriver??? et bien la nuit, déjà qu'il n'a pas voulu montrer son bout du nez en mai, alors que tout l'environnement le poussait à sortir plus vite...

Bref, il est 2h 30 depuis quelques temps c'est une torture de se lever la nuit pour aller aux toilettes, un mal de dos, mal au bas du ventre, des courbatures partout, bref une routine mais cette fois-ci particulièrement douloureuse. Je me recouche quant à 3h20 de nouveau des douleurs... cette fois-ci je ne peux pas me recoucher, je m'installe donc devant l'ordinateur pour voir si les douleurs sont régulières et si on peut parler de contractions. je note donc les horaires, voici ce que j'ai écrit:
3h20
3h33
3h43
3h54
4h03
Bon là je me dis c'est pas mal aux 10 minutes mais les douleurs sont plutôt dans le dos, je décide d'appeler la maternité ... Pendant ce temps Fred se lève, je lui parle de mes inquiétudes que le bébé arrive. et devinez ce que j'ai comme réponse: " essais de dormir, ça va passer, recouches toi plutôt que de rester devant l'ordi" .

C'est pas gagné, je m'allonge un coup, sur 10 minutes allongées, 2 contractions, il y a pas de doute, je décide donc d'aller me doucher. Fred prépare en grognant les affaires, fermer mon sac, prendre des affaires pour Mathieu. On réveille à la dernière minute Mathieu, on l'emmitoufle dans une couverture et tout le monde dans la voiture. Mathieu est un ange, il dit pas un mot, enfin si il parle des lumières dans la nuit, tout est calme, il y a très peu de circulation, c'est assez intemporel, il y a juste toutes les 5 minutes des douleurs qui me rappellent à la réalité. On arrive à 5h20 à la maternité, ils nous conduisent dans une salle d'examen, je fais des grimaces et je vois mon petit gars tout penaud, j'essaie de le rassurer autant que je peux, on lui avait pas mal expliqué ce qui allait se passer, mais j'étais inquiète qu'il me voit autant grimacer.
Bref, ils font sortir Mathieu et le papa pour m'examiner, mon col est à 4,5cm, ils vont m'installer en salle d'accouchement.

Là c'est le déchirement, ils ignorent complètement Fredo et Mathieu, ils lui disent juste : rentrez chez vous!
J'ai un peu le coeur gros, j'ai pas de nouvelles, je ne sais pas où ils sont. Ils m'installent je réclame la péridurale, la sage femme appelle de suite, il est 5h30. Là commence la plus longue heure de ma vie. Les contractions se font de plus en plus fréquentes, la sage femme et l'infirmière viennent et vont s'en trop se préoccuper de moi. Je m'étonne à râler et à dire que j'ai mal. Je leur demande même quand arrive l'anesthésiste, je réclame des cachets, j'ai jamais pris un spasfon de toute ma grossesse mais là si ça pouvait me soulager j'en rêve... mais rien. j'ai même dit à l'infirmière: " je n'ai pas commencé à pousser que je suis déjà fatiguée"

Quand arrive un moment où j'ai envie de pousser, je le dis à la sage femme, visiblement ça a du sens pour elle car si elle ne m'avait pas réexaminée depuis mon entrée en salle d'accouchement là elle se précipite, je suis à 8,5. Je fais une grimace, je me souviens que l'anesthésiste m'avait prévenu qu'il ne faisait pas de péridurale au delà de 7 cm. AGRRRRRRR

Il arrive enfin et propose alors de faire un rachi de fin de grossesse, je ne sais pas trop ce que c'est, hormis que ça endort le bas, que ça dure que 45 minutes. si je pensais souffrir le calvaire avant c'est vraiment là que j'ai compris la signification de ce mot... alors que j'avais des contractions aux deux minutes, le cher petit anesthésiste me répétait : "arrondissez bien le dos, décontractez vous..." et il me saccageait le dos pendant ce temps là!!! Bref au bout d'une éternité de souffrance... on est rendu à 6H45 le rachi est fait et ils me mettent en position pour accoucher. C'est vrai que là j'ai eu un vrai soulagement, rien que de changer de position m'a soulagée le dos, j'étais presque bien, les contractions étaient moins fortes. je voyais enfin qui m'entourait car dans la souffrance je me rends compte que j'ai toujours les yeux fermés. L'anesthésiste m'a demandé si ça faisait effet, j'ai répondu que oui je pouvais même parler, avant je répondais péniblement de la tête à ce qu'on me disait, ou je prononçais juste "j'ai mal".

Bref, les dames se sont préparées, ça discutait un peu, j'avais pu vraiment mal et pu vraiment envie de pousser. Elle m'examine, il reste un chouilla qu'elle dit, quelques minutes passent.

La sage femme me demande de pousser, je crois que c'est pour voir si c'était bien, je pousse sans conviction, quand je rouvre les yeux je vois l'infirmière, l'anesthésiste il est toujours là, un autre homme je crois que c'est l'obstétricien et la sage femme. La sage femme me dit c'est bien, on continue à la prochaine contraction.
je sens plus trop mais visiblement c'est le moment, je pousse donc fort, j'entends c'est très bien de la part des hommes présents, on m'encourage, je ré enchaine tout de suite avec une seconde poussée, encore des félicitations. Je reprends mon souffle et je demande: "vous le voyez?" et là on me répond "oui plus qu'une poussée pour dégager les épaules". Dernière poussée et le voilà sur mon ventre il est 7h05. J'en reviens pas, c'était si rapide (j'ai poussée pendant une heure au Québec!!!) et Fred n'était pas là. Je l'appelle donc quelques minutes après pour lui annoncer l'arrivée d'Antoine, je sens une telle déception dans sa voix, il partait chez la nounou déposer Mathieu, à 30 minutes près il aurait pu être là!!!!

A son arrivée Antoine était déjà au sein, la sage femme lui a raconté l'efficacité de mes poussées et l'arrivée si rapide du bébé.

J'aime l'expression des yeux d'un papa qui fait la connaissance de son enfant. Sinon une photo d'Antoine et moi, 1 heure après la naissance. Je n'ai pas eu de déchirure ou autre désagrément, j'étais déjà impatiente d'aller en chambre, ce qui résume bien mon séjour à la mat, de l'impatience et de l'ennui, enfin ça ça sera un récit pour un autre jour...